Chez la mère à Titi
En décoration, mes goûts me portent vers l’élégance des jolies matières et l’harmonie de couleurs douces. J’imagine la nouvelle maison meublée de meubles patinés et de profonds canapés de velours (quoiqu’entre la petite puce et le chien, notre vieux canapé sert parfois de garde-manger…). J’imagine les gris perle, roses poudrés et autres ivoires qui illumineront la bicoque de leur douce lumière. J’imagine de lourds rideaux, de chaudes étoffes, de jolies lampes, et des objets précieux… (Bon on se calme : pas le moment d’investir dans de jolies choses coûteuses, because taxe foncière –oh la vache !-, tiers provisionnel, impôts locaux, nourrice, vilaine maison à payer, bientôt Noël…).
Bref, mes préférences sont plutôt conventionnelles et peu promptes à offenser le bon goût.
Cependant, je suis parfois irrésistiblement attirée par des merdouilles kitsh. Ainsi, je ne résiste pas au plaisir de retourner les boules à neige (mais qui peut y résister ?). En vacances, je suis capable de passer des heures dans les boutiques souvenirs, juste pour le plaisir de contempler ces objets, plus clinquants les uns que les autres, souvent laids et d’un goût douteux mais tellement attirants. Attention je regarde, mais je n’achète pas : chez moi, ce n’est pas l’antre de La Mère à Titi non plus !
Ces derniers temps, j’ai une lubie qu’il va absolument me falloir assouvir. Je suis à la recherche de l’objet rare, de l’instrument qui sèmera la joie et l’allégresse dans mon foyer, j’ai nommé :
Le coucou suisse !
Comme objet kitch, avouez qu’on fait difficilement mieux. Je le sais. Et je m’en fous. Le coucou qui sort de sa cachette m’attendrit et si en plus l’objet est doté de petits danseurs, alors là, je ne suis pas loin de la petite larme de nostalgie.
Inutile d’entreprendre une analyse pour savoir d’où me vient cette étrange inclination. J’explique.
Quand j’étais petite je vivais à la campagne (j’y vis toujours, mais entre temps, j’ai fait un détour de 15 ans par la ville). C’était même tellement la campagne que le bureau de poste était installé dans la cuisine de la préposée. Ainsi, quand j’allais acheter des timbres, je savais non seulement quelle serait la composition du repas mais je profitais de la merveille des merveilles : le coucou qui trônait au dessus de l’imposante cuisinière. Si j’étais un peu en avance, je traînais ou discutais jusqu’à l’heure où la petite bestiole sortait de sa cachette. Et l’émerveillement était le même à chaque fois.
Voilà : le coucou, ça veut dire que j’ai 10 ans, que je suis en vacances, qu’il fait beau et que je vais chercher des timbres chez Marie-Louise qui prépare le frichti pour son Raymond.
Et vous c’est quoi votre Madeleine de Proust en matière de déco ?
P.S. je profite de chaque message pour faire un peu de pub pour mon nouveau blog qui s'ennuie comme un rat mort faute de visiteurs...