Wawas des neiges
Je sais, je l'ai déjà faite celle-là. Mais j'évoquais alors la blancheur retrouvée d'une cuvette de WC sauvagement agressée à l'acide chlorhydrique. Aujourd'hui c'est de considérations climatiques dont il est question.
La vilaine maison est doté de deux cabinets. C'est tout à son honneur. L'un se trouve au rez-de-chaussée, dans l'unique partie qui ait résisté à l'abattage des dépendances, l'autre, très logiquement se trouve au premier.
J'ouvre une parenthèse pour exprimer ma satisfaction de posséder deux cabinets. Dès que nous emménageâmes dans la maison, une sélection naturelle s'opéra : je fis miens les wawas du bas, tandis que Môssieur opta pour ceux du haut. L'intimité, fort bien, mais il est des domaines où le mieux est l'ennemi du bien. En clair, moins on croise son conjoint dans les WC, mieux on se porte. Ces dispositions évitent en outre les petites phrases viles et désagréables qui à terme finissent par nuire à la paix et à l'harmonie du foyer : «Purée, c'est pas vrai ! T'es encore aux cabinets ?».
Néanmoins, ni l'un ni l'autre ne profitons vraiment du confort qui nous est offert. Et pour cause, il fait un froid moscovite dans les cabinets. Celui du bas ne bénéficie d'aucun chauffage, le froid est juste atténué par les quelques millimètres de verre Sécurit de la baie vitrée. Celui du haut possède une fenêtre aussi étanche que les soutes du Titanic. En plein hiver, la température des lieux doit culminer à 11°C. Autant vous dire qu'on n'y traîne pas.
Certains hôtes attentionnés mettent à disposition de leurs invités quelques saines lectures afin d'adoucir ces moments de solitude imposés (catalogue de La Redoute, Voici, l'Express du 12 juin 2004...). Peut me chaut. Nous nous abstenons pour notre part de telles pratiques. A dire vrai, notre crainte est de voir un de ces jours quelqu'un sortir des toilettes ventre à terre, le fessier bleui par le froid et le pantalon en accordéon sur les chevilles...