J'ai l'impression d'avoir oublié un truc...
Allez, une petite anecdote, rigoureusement authentique pour commencer cette année 2010 sous le signe de l'humour.
Les personnages : Monsieur, le Papa de Monsieur, notre Louloutte et votre dévouée narratrice
L'endroit : Laval, la place de la mairie, un 24 décembre vers 17 heures
L'ambiance : un brin glauque, il fait déjà noir, il pleut des cordes glacées
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En cet après-midi sombre et froid d'avant réveillon, nous décidâmes d'emmener la Louloutte au manège de chevaux de bois du centre ville et empruntâmes pour cela le moyen de transport le plus adéquat : notre carriole. Fort élégamment, je cédais la place de passager avant au Papa de Monsieur et m'installais à l'arrière auprès de ma Louloutte.
Nous trouvâmes bien opportunément une place de parking non loin du manège. Monsieur et son Papa quittèrent la voiture et firent sortir la Louloutte qui n'avait déjà plus d'yeux que pour les canassons qui brillaient au loin. Je profitais d'être à l'arrière pour faire un peu de ménage non sans maugréer un peu : « Purée, t'as vu le bordel que t'as foutu sur les sièges Lulu ? ». J'ouvris la porte, nantie de mes détritus que j'allais flanquer dans la poubelle la plus proche. [travelling arrière]. Je rectifie : je tentais d'ouvrir la porte, oubliant que pour des raisons de sécurité elle était condamnée de l'intérieur. Qu'à cela ne tienne, Monsieur allait bien me délivrer de l'habitacle surchauffé dans la seconde.
Eh ben non !
Je vis mes trois comparses se diriger tranquillement vers le manège sans qu'aucun d'eux ne semblât s'inquiéter de mon absence. Je me crus délivrée de ma geôle lorsque Monsieur revint avec un ticket de parcmètre.
Que nenni ! Il posât benoîtement son ticket sur le pare-brise sans jeter un coup d'oeil à l'arrière. Moi, un peu vicelarde, je m'abstins du moindre mouvement et du moindre bruit. Eh bien, me croirez-vous ? Monsieur repartit d'un pas léger vers le manège.
J'étais bel et bien enfermée et oubliée dans la carriole ! Pour me calmer les nerfs je décidais de m'en griller une sachant qu'il est rigoureusement interdit de fumer dans la voiture (on a les petites vengeances qu'on peut...). Impossible aussi ! Les vitres étant aussi scellées que les portes. A cet instant je regrettais amèrement les bonnes vieilles manivelles qui permettaient un truc tout bête : ouvrir une vitre quand on en a envie et éventuellement héler un passant pour lui faire part du triste sort qui nous est réservé.
Ce furent pourtant les dieux de la technologie qui vinrent à ma rescousse par le biais de mon portable. J'appelais donc Monsieur. Premier essai infructueux, tu penses, avec la musique du manège... Deuxième essai Monsieur décroche : « Ben t'es où ? », « Ben......... dans la voiture ! », « Qu'est-ce que tu fais dans la voiture ??? », « Tu m'y as ou-bli-ée !!!!!!!!!! ».
N'importe qui aurait fait la gueule pendant deux jours. Mais bon, l'esprit de Noël, le petit Jésus, la bûche, la dinde, toussa... je décidais de faire preuve de mansuétude et me contentais de ne pas desserrer les dents pendant une heure.
D'autant que dans ma grande bonté, j'arrivais à trouver deux/trois circonstances atténuantes à Monsieur : il a complètement oublié la sécurité enfant à l'arrière et l'impossibilité de s'extraire seul de la voiture ; les vitres arrières sont noires, il ne m'a donc pas vue ; j'avais annoncé mon intention de faire un brin de ménage dans la carriole, il a donc du penser que j'étais partie à la recherche d'une poubelle... (au fin fond des faubourgs lavallois sans doute).
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Sur ce je vous souhaite une excellente année 2010, et surtout, qu'elle vous donne beaucoup d'occasions de rire.